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La
faculté de droit.
Exception.
— Le mot faculté prend la majuscule initiale lorsqu’il
désigne le corps médical : la Faculté m’a prescrit le repos.
Caractères
d’un même œil, fondus sur différents corps.
Partie
d’un ouvrage publié en livraisons.
Les
numéros des fascicules se composent en chiffres romains grandes
capitales.
Répétition,
parfois abrégée, du titre d’un ouvrage sur la page de tête précédant
immédiatement la page de titre.
¶
Le corps du faux titre doit être inférieur (généralement d’un tiers)
à celui du titre.
I.
Sexuation de la langue :
« le » sentinelle, l’« auteure », une
« autrice »…
À
France-Langue, du 18 mars au 8 avril 1997.
M.
FRANCIS : Je
crois qu’il faut distinguer d’une part les noms de fonctions
qui doivent prendre le genre de la personne à qui ils
s’attachent, d’autre part des noms d’activités et de
phénomènes transférés à la personne qui les pratique.
Ça,
personne ne le conteste. On peut néanmoins observer que
l’appartenance à ces catégories n’entraîne pas mécaniquement des
conséquences similaires. Par exemple, si, comme vous le soulignez
justement, une sentinelle (f) est à l’origine un individu chargé
de la sentinelle (f), on peut vous répondre qu’un garde (m) est à
l’origine un individu chargé de la garde (f).
M.
FRANCIS :
Si le français ne connaît pas la forme auteure, ce n’est
pas par faiblesse grammaticale ni par manque de capacité
morphologique, c’est parce que la pratique sociale n’a pas
favorisé cette occupation par des femmes et que le nom n’en a
pas été dérivé.
Ça,
en revanche, c’est très contestable. Pour plusieurs raisons.
—
Les tentatives de féminisation d’« auteur » ne datent
pas d’aujourd’hui. Elles tentaient jadis de respecter naïvement la
capacité morphologique du français (auteuresse, autrice,
etc.). Alors que la pratique sociale avait déjà favorisé cette
occupation par des femmes, celles-ci n’ont pas adopté ces formes.
On les comprend.
—
Si la forme auteure ne s’impose pas dans l’ensemble des
pays dits francophones, cela n’est pas dû à une résistance
machiste mais uniquement à son caractère monstrueux, quoi qu’en
pensent les docteures et les professeures. La
tératolinguistique n’y changera rien.
—
En Europe, les arrêtés les plus sereinement féministes, par
exemple celui du gouvernement de la Communauté française de
Belgique (21 juin 1993), se gardent bien de reprendre cette
délirante féminisation par le seul e des terminaisons en eur.
Ils préconisent une auteur, une ingénieur, une
procureur, une professeur, une proviseur, etc.
Même s’ils sont discutables, ils ne font qu’imiter l’ironique
Boileau : « Vais-je épouser ici quelque apprentive
auteur ? » (cité par É. Littré).
F.
LAGACÉ :
Le nom garde pour une personne a d’abord été dérivé de
l’action de « garder », c’est-à-dire du verbe. Le
garde est celui qui est chargé de garder plutôt que chargé de la
garde (dans l’ordre étymologique, parce que sémantiquement on
voit bien que c’est la même chose).
Pardonnez-moi,
mais je ne suis pas tout à fait d’accord… Le nom féminin garde
(action de surveiller) est effectivement un déverbal de
« garder »… mais le nom masculin (personne chargée de la
garde) est lui dérivé du nom féminin. Le Dictionnaire
historique de la langue française d’Alain Rey fournit des
indications assez précises sur le sujet.
F.
LAGACÉ :
Je parlais de pratique sociale. […] Cela dit, vous avez bien le
droit de trouver auteure monstrueux. On verra ce qui se
passera dans l’ensemble de la francophonie.
Sur
la pratique sociale, il n’y a aucune divergence entre nous. Loin
de moi l’idée de contester l’égalité des sexes, et si un simple
« e » à « auteur » pouvait l’établir
définitivement je serais le premier à adopter cette graphie
surprenante. Hélas, je n’en crois rien et je persiste à trouver
cette terminaison monstrueuse (difforme, mal formée). Elle n’est
légitime que dans les adjectifs (supérieur, supérieure) et, en
conséquence, dans les adjectifs substantivés (la supérieure). Les
purs substantifs féminins en eure sont extrêmement rares et
aucun ne dérive d’un masculin : chantepleure, demeure,
gageure, heure, vergeure.
En
revanche, ils sont très nombreux à se satisfaire de la terminaison
« eur » dont le prétendu caractère masculin est
difficilement perceptible dans : aigreur, ampleur, ardeur,
blancheur, candeur, chaleur, clameur, consœur, couleur, défaveur,
douceur, douleur, épaisseur, erreur, fadeur, faveur, ferveur,
fleur, fraîcheur, frayeur, froideur, fureur, grandeur, grosseur,
hauteur, hideur, horreur, humeur, impudeur, laideur, langueur,
largeur, lenteur, liqueur, longueur, lourdeur, lueur, maigreur,
minceur, moiteur, noirceur, odeur, pâleur, pesanteur, peur,
primeur, profondeur, puanteur, pudeur, raideur, rancœur, rigueur,
rondeur, roseur, rougeur, rousseur, rumeur, saveur, senteur, sœur,
splendeur, stupeur, sueur, teneur, terreur, tiédeur, torpeur,
tumeur, valeur, verdeur, vigueur…
Hormis
deux cas assez particuliers, il n’existe en français aucun exemple
de féminisation par le seul e d’un substantif masculin en
eur. Ces deux cas sont : « prieur,
prieure » ; « beur, beure » (variante rare et
discutable de « beurette »). Face aux dizaines de formes
orthodoxes en -euse et -rice (ou plus rares en -er/esse),
vous conviendrez que c’est un peu insuffisant pour imposer
« auteure »…
Sur
la confusion entre sexe et genre, qui vous permet de lier — à mon
sens abusivement — pratique sociale et morphologie, je rappellerai
que le féminin a imposé sa loi au masculin en des temps où les
femmes étaient tenues dans un triste état d’infériorité. Quantité
d’adjectifs courants ont été alignés sur le féminin :
« nud » et « ver » se sont alignés sur
« nue » et « verte » pour devenir
« nu » et « vert ». Nul n’y voit la marque de
la passion sexiste de nos ascendantes, qui n’auraient pas hésité à
imposer des divergences avec d’autres dérivés fidèles à l’origine
latine (nuDité, verDure) à seule fin de favoriser leur propre
émancipation.
Pour
reprendre et élargir le thème de notre discussion sur
« auteur-e » et la féminisation des noms de métier,
j’aimerais aborder le problème posé par la diversité des choix
effectués (par des commissions de terminologie ou par un groupe
quelconque de scripteurs). Ainsi, pour conserver le même exemple
(personne de sexe féminin ayant rédigé un ou plusieurs ouvrages),
on écrira : une auteure (Canada), une auteur (Belgique), un
auteur (France).
Bien
que ma profession m’incline dangereusement à leur trouver des
vertus, je ne suis pas un maniaque de l’uniformité et de la norme…
Pourtant, j’en ai ici la nostalgie…
Nous
nous reconnaissons le droit à nos préférences respectives. Je m’en
félicite, mais cela seul n’est pas en cause.
Si
les cas de disparité demeurent peu nombreux, on s’en accommodera
sans peine, mais s’ils venaient à se multiplier ? Qu’en
pensez-vous ? […] Pour faire plaisir à F. Lagacé, voici un
exemple classique qui illustre le fait que non seulement
l’adjectif change parfois de sens en étant antéposé, mais que ce
nouveau sens est différent selon qu’il s’agit de qualifier un
homme ou une femme… « Un homme honnête » et « une
femme honnête » sont deux personnes d’une probité exemplaire.
En revanche, « l’honnête homme » est cultivé, alors que
« l’honnête femme » ne se livre pas à la débauche… À
chacun ses compétences, son terrain de prédilection ou son
cantonnement. Voilà du véritable sexisme…
F.
LAGACÉ :
Sérieusement, le mot prud’homme, ayant un dérivé comme
prud’homal, a sans doute perdu de ce qu’on appelle la motivation
linguistique. Par exemple, quand on dit d’une femme qu’elle fait
preuve de bonhomie, personne ne croit qu’elle s’est travestie.
Bien
d’accord… Le drame, c’est que le Conseil supérieur de la langue
française est passé par là… Dans le noble souci de nous faciliter
la vie, il a foutu une indescriptible black merda. Tout en voulant
favoriser la féminisation de certains termes, il conseille
ceci : prudhomme, prudhommie, prudhommal(e)… bonhomme,
bonhommie… C’est logique, mais comme retour en force des hommes,
ça se pose un peu là… En outre, c’est très finement vu de
faciliter ainsi la distinction entre prud’homie (devenue
prudhommie) et prudhommerie… […]
Larousse
n’a pas encore suivi ce judicieux conseil. Le Robert maintient
les entrées traditionnelles mais précise à chaque fois :
« On écrirait mieux prudhomme, prudhommal, etc. » Votre
argument, si juste, risque d’être invalidé si les conseilleurs de
nos usages sont écoutés.
F.
LAGACÉ :
Les Français trouveront-ils étrange une conseillère
prud’homme ?
Oui…
ils préfèrent les conseillères prud’homales, dont la dernière
syllabe est charmante.
À
France-Langue, le 14 janvier 1998.
D.
COUTURIER :
Je verrais bien : la sentinelle.
Moi
aussi… mais puisque encore une fois il est ici question
d’harmoniser sexe et genre, je suppose que vous verriez également
bien le sentinell, voire le sentinel pour désigner
un homme occupant cette délicate position.
À
F.L.L.F., du 29 novembre 1999 au 28 janvier 2000.
D.
DIDIER : De
même pour une auteure, une factrice, une juge.
Je
crois que, dans l’intérêt des femmes et du français, il serait bon
de faire le tri : « une factrice » ne pose aucun
problème, ni linguistique ni idéologique… « Une juge »
en pose à quelques misogynes mais est linguistiquement
irréprochable et, à mon sens, souhaitable… En revanche, « une
auteure » ne peut séduire que ceux et celles qui ne
« sentent » pas leur propre langue ou qui sont prêts à
la torturer pour qu’elle accepte leur dogme. Hormis les adjectifs
substantivés et un ou deux termes rares, les substantifs en
« eur » ne forment jamais de féminin en
« eure »…
« La
hauteure de cette auteure m’est une douceure »–Georgette P.,
la Réapparition. […]
Je
ne nie pas les pesanteurs sociales, vous vous en doutez bien… mais
j’observe que parfois les adversaires « machistes » et
« féministes » s’entendent comme larrons en foire pour
pervertir le débat… jusqu’à la caricature… jusqu’à l’oubli de
l’essentiel. Pour les uns, oubli prémédité… pour les autres,
étourderie (restons courtois). C’est délassant, mais je crois que
ni le français ni les femmes n’ont à y gagner quoi que ce soit.
Tenez,
je parie que c’est encore une des conséquences de l’idolâtrie
linguistique… Tout le monde sait, par exemple, que le recours
capétien à la loi salique découle directement du fait que le mot
« reine » n’existe pas en français… Non ? Ah…
dommage.
L.
BENTZ :
L’adjonction du -e est facultative pour les termes
issus des comparatifs latins : une junior(e), une major(e),
une sénior(e).
Misère,
comme dirait un excellent botaniste. La majore majore la facture.
Franchement,
« la major » est très bien. Pourquoi en rajouter des
kilos ?
Et
l’emprunt (bienvenu, très parlant…) : une major, les majors
d’Hollywood ? Certes, il ne s’agit plus d’un individu, mais
c’est bien la preuve que « major » supporte allégrement
les deux genres… Le choix ici aussi, histoire d’introduire un peu
de cohérence dans le néo-français ? Une majore, des
majores ? Pas question ! On ne touche pas à ces choses
sacrées… Le français de pépé et de mémé (en attendant
« mémée »…), tant qu’on veut, mais le jargon
mammonesque, total respect… Faut pas indisposer les managères avec
la francisation du sabir…
II.
Féminisation de la langue :
tirets et parenthèses
À
France-Langue, le 15 mai 1998.
L.
LE
BORGNE :
Le troisième type de règles porte sur les formulaires. Il se
distingue des deux précédents par l’utilisation du trait d’union
et par l’ajout de la marque du féminin non seulement aux noms de
désignations, mais à tous les mots qui s’y rapportent. […]
Formulaires : Un-e étudiant-e inscrit-e.
Bon…
il ou elle est inscrit-e… mais supposons qu’il ou elle soit
nouveau ou nouvelle… boursier ou boursière… que faire avec le(s)
trait(s) d’union ? Nouve/au-lle ou boursi-er/ère ?…
À
Typographie, le 17 mars 1999.
B.
LOMBART : On
peut trouver des thèses de doctorat aux États-Unis où l’on
utilise « he/she » pour… Aristote !
Dieu
himself a parfois droit à ce genre de double genre. Dualité et/ou
Trinité, voilà du chouette, du surfin.
III.
Féminisation de la langue :
« Première » ministre
À
Langue-Fr., du 25 au 27 février 2000.
L.
BENTZ :
Au fait, comment féminisez-vous « Premier
ministre » ? Première ministre. Vous écririez
bien présidente du Conseil, non ?
Oui…
mais je ne crois pas que « président(e) » soit un
numéral… Si ? Non, je pense que vous plaisantez… Nous sommes
ici dans le même cas de figure qu’avec : Mme Machin
est le premier athlète à franchir 10 m à pieds joints. Mme Machin
est la première athlète à franchir 10 m à pieds joints.
Le
jusqu’au-boutisme irréfléchi est rarement payant. S’agissant de la
féminisation des titres, il débouche sur une dépréciation du rôle
des femmes. N’oublions pas que la langue française telle que nous
la connaissons encore pourrait plaisamment être qualifiée de
« féministe » : le genre marqué, c’est le féminin.
« Privilège » considérable que d’aucuns sont en train de
ruiner. La « cause » des femmes n’a rien à gagner à la
démagogie débridée. Au contraire. Le Premier ministre (homme ou
femme) est le premier de tous les ministres (hommes et
femmes). En français, la première ministre pourrait éventuellement
être la première des ministres de sexe féminin. Bref, c’est du
machisme pur et simple.
Je
n’ai rien contre « la juge » ou « madame la
ministre » (vous le savez parfaitement), mais je ne suis pas
près d’admettre « la Première ministre », qui est un
affront aux femmes.
L.
BENTZ :
Je distingue toujours selon qu’on parle de la personne précise
occupant la fonction, d’un texte général faisant référence à
la fonction…
Moi
aussi. Sauf que je n’applique pas mécaniquement cette utile
distinction. Dans de nombreux cas, la morphologie et le sens même
s’y opposent. Parfois, c’est l’intérêt même de ceux que l’on croit
défendre qui peut en souffrir.
L.
BENTZ :
Lisez le compte rendu des tribunaux dans Libération le
lundi matin. Vous y verrez employé « la présidente »
lorsque la fonction de président de chambre est assumée par une
femme.
Très
bien. Rien à redire, mais le lien avec « premier » et
« première » est assez ténu…
L.
BENTZ :
Lorsque vous me reprîtes naguère, dans F.L.L.F., sur « le
premier auteur », vous eûtes raison (si si !). Mais
dans ce cas d’espèce, il y a lieu de rappeler que les
performances des athlètes sont classées distinctement pour les
hommes et pour les femmes.
Oc,
oc. Changeons de discipline.
Quelle
est la formule la plus élogieuse : « Mme Machin
est la première navigatrice à franchir le cap Horn à pieds
joints » ? ou : « Mme Machin
est le premier navigateur à franchir le cap Horn à pieds
joints » ?
L.
BENTZ :
Mais on a dû écrire et dire « la Premier ministre »
à propos de Mme Cresson.
Bon
exemple. Le délire misogyne suscité par son bref passage à
Matignon n’a en rien été freiné par une ineptie grammaticale. Le
mal est plus profond, vous le savez aussi bien que moi. Il est à
l’œuvre depuis si longtemps et partout, même dans des lieux où la
grammaire française n’intéresse personne… Croire que l’on en
viendra localement à bout en défigurant
« officiellement » notre langue ne peut faire l’affaire
que de nos ennemis communs… des deux sexes : ceux qui n’ont
rien à foutre du sort réel des femmes réelles et ceux, les mêmes,
qui ont tout intérêt à ce que la langue française perde sa
vigoureuse clarté qui est sa seule chance de salut.
S.
LAMEK : On
pourrait objecter que les notes de la première de ma classe
étaient meilleures que celles des garçons. Elle n’était
pourtant pas « premier ».
On
pourrait encore plus facilement objecter que vous employez
« premier » en tant que substantif puis comme attribut,
et non plus comme adjectif… procédé qui réduit à néant votre
démonstration… Reprenez-la en employant « élève » (ou
tout autre substantif qui vous semblera adapté) derrière
« premier »…
Feuille, feuillet Folio.
Dans
le vocabulaire du livre, ces deux termes ont des significations
distinctes.
1.
Feuille
désigne la feuille de papier qui passe sous les presses de
l’imprimeur. Elle peut accueillir un nombre variable de pages —
selon le format et l’imposition — qui est nécessairement un
multiple de deux (recto, verso). Pliée, mise en cahier, assemblée,
elle engendre des feuillets que le lecteur pourra feuilleter. Un feuillet
n’aura jamais que deux pages, une sur son recto, l’autre sur son
verso.
2.
Les
bonnes feuilles sont celles du tirage définitif. Des bonnes
feuilles étaient naguère envoyées à la critique. Par extension,
l’expression a finit par désigner la publication dans la presse
d’extraits d’un ouvrage à paraître. Synonyme : bonnes pages.
Ne pas confondre avec les belles pages (pages impaires),
voir : Belle
page.
Abréviation :
fig. (« figure », « figures »).
••
Le mot figure ne s’abrège que dans les notes, les annexes,
etc. Dans le texte courant, il ne s’abrège que dans les références
situées entre parenthèses.
Lefevre
1883.
Folio Feuille, feuillet.
Mot
latin, ablatif de folium, « feuille ».
1.
Feuillet des anciens livres numérotés par feuillet et non par
page. On précise : « folio 3 recto, folio 8
verso ».
2.
Sens moderne : numéro d’ordre de chaque page d’un livre.
Feuillet d’un livre numéroté sur le recto et le verso.
Fonction Grade, Ministère, ministre, Titre honorifique, Titre religieux.
Publics
ou privés, civils, militaires ou religieux, les emplois, les
fonctions, les grades, les charges, les mandats électifs
s’écrivent en minuscules.
Un
pape, trois cardinaux, douze archevêques.
Un
général, trois colonels, douze capitaines.
Un
ministre, trois préfets.
Deux
sénateurs, trois députés, six maires.
Un
recteur, deux doyens.
Fonte Casse, Classification typographique, Police.
Assortiment
complet d’un caractère.
Format Folio.
« Mon
berceau s’adossait à la bibliothèque,
Babel sombre, où roman, science, fabliau,
Tout, la cendre latine et la poussière grecque,
Se mêlaient. J’étais haut comme un in-folio. »
Charles BAUDELAIRE,
« la Voix », les Épaves.
Format du papier
Formats
des feuilles de papier exprimés en millimètres.
Formats ISO
A0 | 841 | × | 1 189 | B0 | 1 000 | × | 1 414 | |
A1 | 594 | × | 841 | B1 | 707 | × | 1000 | |
A2 | 420 | × | 594 | B2 | 500 | × | 707 | |
A3 | 297 | × | 420 | B3 | 353 | × | 500 | |
A4 | 210 | × | 297 | B4 | 250 | × | 353 | |
A5 | 148,5 | × | 210 | B5 | 176 | × | 250 | |
A6 | 105 | × | 148 | B6 | 125 | × | 176 | |
A7 | 74 | × | 105 | B7 | 88 | × | 125 |
Formats
classiques
Grand-monde
|
1 200
|
×
|
900
|
|
Quadruple-coquille
|
1 120
|
×
|
880
|
Grand-aigle
|
1 060
|
×
|
750
|
|
Double-coquille
|
880
|
×
|
560
|
Aigle
|
940
|
×
|
700
|
|
Coquille
|
560
|
×
|
440
|
Petit-aigle
|
940
|
×
|
600
|
|
Écu
|
520
|
×
|
400
|
Double-colombier
|
1 260
|
×
|
900
|
|
Quadruple-couronne
|
940
|
*
|
740
|
Grand-colombier
|
900
|
×
|
630
|
|
Double-couronne
|
740
|
×
|
470
|
Colombier
|
860
|
×
|
620
|
|
Couronne-édition
|
470
|
×
|
370
|
Petit-colombier
|
800
|
×
|
600
|
|
Petit-couronne
|
460
|
×
|
360
|
Double-soleil
|
1 200
|
×
|
800
|
|
Double-tellière
|
680
|
×
|
440
|
Grand-soleil
|
830
|
×
|
600
|
|
Tellière,
Ministre
|
440
|
×
|
340
|
Soleil
|
800
|
×
|
580
|
|
Florette
|
440
|
×
|
340
|
Quadruple-raisin,
Univers
|
1 300
|
×
|
1 000
|
|
Double-pot
|
620
|
×
|
400
|
Double-raisin
|
1 000
|
×
|
650
|
|
Pot,
Écolier
|
400
|
×
|
310
|
Raisin
|
650
|
×
|
500
|
|
Double-cloche
|
580
|
×
|
390
|
Petit-raisin
|
640
|
×
|
490
|
|
Cloche
|
400
|
×
|
300
|
Double-cavalier
|
920
|
×
|
620
|
|
Cloche
de Paris
|
390
|
×
|
290
|
Cavalier
|
620
|
×
|
460
|
|
Double-jésus
|
1 120
|
×
|
760
|
Quadruple-carré
|
1 120
|
×
|
900
|
|
Grand-jésus
|
760
|
×
|
560
|
Double-carré
|
900
|
×
|
560
|
|
Jésus
ordinaire
|
720
|
×
|
550
|
Carré
|
560
|
×
|
450
|
|
Petit-jésus
|
680
|
×
|
520
|
Livres,
brochures, etc. :
Attention !
Ici, format a deux acceptions très différentes.
1.
Sens courant : dimensions d’un livre.
2.
Le format indique le nombre de pages de composition contenues dans
les formes (composition imposée) utilisées pour imprimer un
ouvrage.
In-plano :
une page par forme.
In-folio :
deux pages par forme.
In-quarto :
quatre pages par forme.
In-six :
six pages par forme, etc.
C’est
simple. À condition de ne pas oublier qu’une feuille a deux faces.
Exemple.
— In-quarto : quatre pages de composition par forme, huit
pages imprimées sur la feuille (recto et verso).
Beaucoup
d’auteurs et de bibliophiles considèrent que les formats et leurs
désignations traditionnelles sont déterminés par le pliage des
feuilles. On peut l’admettre dans la plupart des cas.
Une
feuille non pliée (1 feuillet, 2 pages) et un livre
formé de telles feuilles sont légitimement dits in-plano. Une
feuille pliée en deux (2 feuillets, 4 pages) et un livre
formé de tels cahiers sont légitimement dits in-folio.
Il
est cependant abusif d’établir une relation entre le nombre de
plis et le nombre de feuillets : une feuille pliée trois fois
n’est pas nécessairement un cahier in-octavo (8 feuillets, 16
pages) ; il peut s’agir d’un in-six (6 feuillets,
12 pages) ; pliée quatre fois, ce sera un in-seize
(16 feuillets, 32 pages) ou un in-douze
(12 feuillets, 24 pages).
Larousse
1933, Vaillant
1890.
Gouriou
1990, Impr.
nat. 1990, Robert
1993.
Remarque.
— In-plano, in-folio, in-quarto, in-douze, etc. sont des
noms masculins invariables et des adjectifs invariables. Sans
exception. C’est simple, sans doute trop. Sur ce point, Le
Beau-Bensa & Rey-Debove 1991 et Robert
1993 suivent les recommandations
« simplificatrices » du Conseil supérieur de la langue
française et admettent la marque du pluriel pour les substantifs
{in-folios, in-quartos, in-octavos}. Bon, et avec in-douze,
in-seize et les autres, qu’est-ce qu’on fait ? On considère
que ce sont des exceptions ?
Abréviation | Feuillets | Pages | |
in-plano | — | 1 | 2 |
in-folio | in-fº | 2 | 4 |
in-quarto | in-4º | 4 | 8 |
in-six | in-6 | 6 | 12 |
in-octavo | in-8º | 8 | 16 |
in-douze | in-12 | 12 | 24 |
in-seize | in-16 | 16 | 32 |
in-dix-huit | in-18 | 18 | 36 |
in-vingt-quatre | in-24 | 24 | 48 |
in-trente-deux | in-32 | 32 | 64 |
In-plano
ne s’abrège jamais. Le « o » supérieur n’intervient que
dans l’abréviation des autres formes latines, où il est
obligatoire (in-fo, in-4o, in-8o,
mais : in-6, in-12, etc.).
Lecerf
1956.
Typogr.
romand 1993 [in-4, in-8].
Évoquer
un volume « jésus » ou un volume « in-quarto »
n’a guère de sens. L’indication doit être double.
Pour
obtenir le format (au sens 1 : dimensions) d’un
livre, le format (au sens 2 : nombre de pages par
forme) ne suffit pas. Il faut en outre connaître le format des
feuilles.
Coquille | Carré | Raisin | Grand-jésus | Grand-colombier | ||||||
in-plano | 440 × 560 | 450 × 560 | 500 × 650 | 560 × 760 | 630 × 900 | |||||
in-fº | 280 × 440 | 280 × 450 | 325 × 500 | 380 × 560 | 450 × 630 | |||||
in-4º | 220 × 280 | 225 × 280 | 250 × 325 | 280 × 380 | 315 × 450 | |||||
in-6 | 186 × 220 | 186 × 225 | 216 × 250 | 253 × 280 | 300 × 315 | |||||
in-8º | 140 × 220 | 140 × 225 | 162 × 250 | 190 × 280 | 225 × 315 | |||||
in-12 | 110 × 186 | 112 × 186 | 125 × 216 | 140 × 253 | 157 × 300 | |||||
in-16 | 110 × 140 | 112 × 140 | 125 × 162 | 140 × 190 | 157 × 225 | |||||
in-18 | 93 × 146 | 93 × 150 | 108 × 166 | 126 × 186 | 150 × 210 | |||||
in-24 | 93 × 110 | 93 × 112 | 108 × 125 | 126 × 140 | 150 × 157 |
•
Dans les textes et les ouvrages scientifiques, techniques, etc.,
les fractions se composent toujours en chiffres (généralement
« anglais »).
Sur
deux lignes, numérateur et dénominateur séparés par un filet
horizontal maigre :
Ou,
si l’on ne peut faire autrement, sur une ligne, comme dans les
textes courants, numérateur et dénominateur séparés par une barre
oblique : a/b, 3/4, 35/100, 1/500, 375/10.
Typographie
soignée des textes scientifiques : numérateur en
chiffres supérieurs, dénominateur en chiffres inférieurs,
augmentation du corps de la barre oblique : 3/4,
5/12.
••
Dans les autres textes, les fractions simples s’écrivent et
se composent en lettres : un tiers des présents, les
trois quarts du gâteau, les quatre cinquièmes de la
population active, les sept huitièmes du pont Neuf.
•••
Jamais de trait d’union entre le numérateur (n/d) et le
dénominateur (n/d) d’une fraction exprimée en lettres. Le
dénominateur peut en revanche inclure un trait d’union. Il faut
donc se garder de confondre fraction et dénominateur : les
cinq centièmes (5/100
5 %), un cinq-centième (1/500
0,2 %).
Si la « fraction » est un substantif, le trait d’union
s’impose : cette attaque du jeune trois-quarts mérite une
belle part de quatre-quarts.
••
Au-delà d’une « certaine » complexité, le recours aux
chiffres et à la barre oblique n’a rien de condamnable : les
55/125
du prix de vente.
Dans
les énumérations, les comparaisons, les notes et les références,
les chiffres sont recommandables même pour les fractions
simples : 1/2
moins 4/5,
plus 1/3,
ça fait combien ? — Je ne sais pas… 1/30 ?
¶
La barre oblique est collée (sans espace) aux chiffres qu’elle
sépare.
•••
Attention ! La barre oblique exprime la fraction ; toute
autre indication est non seulement superflue mais fautive : [42/1 000ème,
23/100e],
voir : Échelle.
Girodet
1988, Impr.
nat. 1990.
Franc Euro.
L’adoption
de l’euro confère à l’ensemble de cet article un cachet historique
prématuré.
•••
Comme toute monnaie digne de ce nom, le franc ne prend
jamais de majuscule initiale, sauf quand il est réduit au triste
état de symbole : F (sans point abréviatif).
•••
Précédé d’un nombre exprimé en toutes lettres, il s’écrit toujours
au long : cinquante francs.
Précédé
d’un nombre exprimé en chiffres, il s’écrit :
••
soit au long : 50 francs ;
•
soit sous forme de symbole, dans les notes, les références, les
tableaux et les travaux qui contiennent de nombreuses indications
de même nature : 50 F, 50 FRF.
Remarque.
— Les comptables, les banquiers et autres spécialistes du franc,
sinon du français, ont une nette inclination pour l’inversion
monstrueuse : {F 50}.
Cet
usage, s’il est conforme à la tradition anglo-saxonne [£8.25,
$50.75], manifeste une étrange méconnaissance des nombres et
singulièrement du petit rien qui différencie les ordinaux et les
cardinaux. Les militaires sont plus érudits qui savent que 50 est
ordinal dans « km 50 » (le cinquantième kilomètre) et
cardinal dans « 50 km » (cinquante
kilomètres) : « Kilomètre 94 ! cria un second
courrier. » – André MALRAUX,
l’Espoir.
Berthelot
1992, Code
typ. 1993, Gouriou
1990, Typogr.
romand 1993.
Symbole
(Rappel :
les symboles n’ont pas de point abréviatif et ne prennent jamais
la marque du pluriel.)
••
En français, dès lors qu’aucune confusion n’est à craindre, le
symbole du franc est F, que le franc soit français, belge, suisse,
luxembourgeois, etc.
Les
graphies [F., f, f., Fr, Fr., fr, fr.] sont toutes fautives.
Typogr.
romand 1993 [fr., Fr.].
Pour
préciser l’origine du franc, deux solutions :
••
Renoncer au symbole français : cinq francs suisses, 5 francs
français. Les graphies [cinq F suisses, 5 F suisses]
sont grotesques.
•
Adopter les codes normalisés (ISO, Afnor) : 5 CHF, 50 FRF,
500 BEF.
Les
graphies [FS, SFR] pour le franc suisse, [FF] pour le franc
français, [BF, BFR] pour le franc belge, [LFR, FLUX] pour le franc
luxembourgeois, sont aujourd’hui déconseillées, voire fautives
dans les documents bancaires ou commerciaux.
Hors des tableaux, on se gardera d’employer les symboles MF
(million de francs) et kF (millier de francs).
Fronton Bandeau.
Illustration
placée en tête des divisions principales d’un ouvrage.