Règles typographiques : de Faculté à Fronton

Faculté Académie, Université.

La faculté de droit.
Exception. — Le mot faculté prend la majuscule initiale lorsqu’il désigne le corps médical : la Faculté m’a prescrit le repos.


Famille Classification typographique.

Caractères d’un même œil, fondus sur différents corps.


Fascicule

Partie d’un ouvrage publié en livraisons.
Les numéros des fascicules se composent en chiffres romains grandes capitales.


Fausse page Belle page


Faux titre

Répétition, parfois abrégée, du titre d’un ouvrage sur la page de tête précédant immédiatement la page de titre.
¶ Le corps du faux titre doit être inférieur (généralement d’un tiers) à celui du titre.


Féminin Genre des noms communs.


I. Sexuation de la langue :
« le » sentinelle, l’« auteure », une « autrice »…

À France-Langue, du 18 mars au 8 avril 1997.
M. FRANCIS : Je crois qu’il faut distinguer d’une part les noms de fonctions qui doivent prendre le genre de la personne à qui ils s’attachent, d’autre part des noms d’activités et de phénomènes transférés à la personne qui les pratique.
Ça, personne ne le conteste. On peut néanmoins observer que l’appartenance à ces catégories n’entraîne pas mécaniquement des conséquences similaires. Par exemple, si, comme vous le soulignez justement, une sentinelle (f) est à l’origine un individu chargé de la sentinelle (f), on peut vous répondre qu’un garde (m) est à l’origine un individu chargé de la garde (f).
M. FRANCIS : Si le français ne connaît pas la forme auteure, ce n’est pas par faiblesse grammaticale ni par manque de capacité morphologique, c’est parce que la pratique sociale n’a pas favorisé cette occupation par des femmes et que le nom n’en a pas été dérivé.
Ça, en revanche, c’est très contestable. Pour plusieurs raisons.
— Les tentatives de féminisation d’« auteur » ne datent pas d’aujourd’hui. Elles tentaient jadis de respecter naïvement la capacité morphologique du français (auteuresse, autrice, etc.). Alors que la pratique sociale avait déjà favorisé cette occupation par des femmes, celles-ci n’ont pas adopté ces formes. On les comprend.
— Si la forme auteure ne s’impose pas dans l’ensemble des pays dits francophones, cela n’est pas dû à une résistance machiste mais uniquement à son caractère monstrueux, quoi qu’en pensent les docteures et les professeures. La tératolinguistique n’y changera rien.
— En Europe, les arrêtés les plus sereinement féministes, par exemple celui du gouvernement de la Communauté française de Belgique (21 juin 1993), se gardent bien de reprendre cette délirante féminisation par le seul e des terminaisons en eur. Ils préconisent une auteur, une ingénieur, une procureur, une professeur, une proviseur, etc. Même s’ils sont discutables, ils ne font qu’imiter l’ironique Boileau : « Vais-je épouser ici quelque apprentive auteur ? » (cité par É. Littré).
F. LAGACÉ : Le nom garde pour une personne a d’abord été dérivé de l’action de « garder », c’est-à-dire du verbe. Le garde est celui qui est chargé de garder plutôt que chargé de la garde (dans l’ordre étymologique, parce que sémantiquement on voit bien que c’est la même chose).
Pardonnez-moi, mais je ne suis pas tout à fait d’accord… Le nom féminin garde (action de surveiller) est effectivement un déverbal de « garder »… mais le nom masculin (personne chargée de la garde) est lui dérivé du nom féminin. Le Dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey fournit des indications assez précises sur le sujet.
F. LAGACÉ : Je parlais de pratique sociale. […] Cela dit, vous avez bien le droit de trouver auteure monstrueux. On verra ce qui se passera dans l’ensemble de la francophonie.
Sur la pratique sociale, il n’y a aucune divergence entre nous. Loin de moi l’idée de contester l’égalité des sexes, et si un simple « e » à « auteur » pouvait l’établir définitivement je serais le premier à adopter cette graphie surprenante. Hélas, je n’en crois rien et je persiste à trouver cette terminaison monstrueuse (difforme, mal formée). Elle n’est légitime que dans les adjectifs (supérieur, supérieure) et, en conséquence, dans les adjectifs substantivés (la supérieure). Les purs substantifs féminins en eure sont extrêmement rares et aucun ne dérive d’un masculin : chantepleure, demeure, gageure, heure, vergeure.
En revanche, ils sont très nombreux à se satisfaire de la terminaison « eur » dont le prétendu caractère masculin est difficilement perceptible dans : aigreur, ampleur, ardeur, blancheur, candeur, chaleur, clameur, consœur, couleur, défaveur, douceur, douleur, épaisseur, erreur, fadeur, faveur, ferveur, fleur, fraîcheur, frayeur, froideur, fureur, grandeur, grosseur, hauteur, hideur, horreur, humeur, impudeur, laideur, langueur, largeur, lenteur, liqueur, longueur, lourdeur, lueur, maigreur, minceur, moiteur, noirceur, odeur, pâleur, pesanteur, peur, primeur, profondeur, puanteur, pudeur, raideur, rancœur, rigueur, rondeur, roseur, rougeur, rousseur, rumeur, saveur, senteur, sœur, splendeur, stupeur, sueur, teneur, terreur, tiédeur, torpeur, tumeur, valeur, verdeur, vigueur…
Hormis deux cas assez particuliers, il n’existe en français aucun exemple de féminisation par le seul e d’un substantif masculin en eur. Ces deux cas sont : « prieur, prieure » ; « beur, beure » (variante rare et discutable de « beurette »). Face aux dizaines de formes orthodoxes en -euse et -rice (ou plus rares en -er/esse), vous conviendrez que c’est un peu insuffisant pour imposer « auteure »…
Sur la confusion entre sexe et genre, qui vous permet de lier — à mon sens abusivement — pratique sociale et morphologie, je rappellerai que le féminin a imposé sa loi au masculin en des temps où les femmes étaient tenues dans un triste état d’infériorité. Quantité d’adjectifs courants ont été alignés sur le féminin : « nud » et « ver » se sont alignés sur « nue » et « verte » pour devenir « nu » et « vert ». Nul n’y voit la marque de la passion sexiste de nos ascendantes, qui n’auraient pas hésité à imposer des divergences avec d’autres dérivés fidèles à l’origine latine (nuDité, verDure) à seule fin de favoriser leur propre émancipation.
Pour reprendre et élargir le thème de notre discussion sur « auteur-e » et la féminisation des noms de métier, j’aimerais aborder le problème posé par la diversité des choix effectués (par des commissions de terminologie ou par un groupe quelconque de scripteurs). Ainsi, pour conserver le même exemple (personne de sexe féminin ayant rédigé un ou plusieurs ouvrages), on écrira : une auteure (Canada), une auteur (Belgique), un auteur (France).
Bien que ma profession m’incline dangereusement à leur trouver des vertus, je ne suis pas un maniaque de l’uniformité et de la norme… Pourtant, j’en ai ici la nostalgie…
Nous nous reconnaissons le droit à nos préférences respectives. Je m’en félicite, mais cela seul n’est pas en cause.
Si les cas de disparité demeurent peu nombreux, on s’en accommodera sans peine, mais s’ils venaient à se multiplier ? Qu’en pensez-vous ? […] Pour faire plaisir à F. Lagacé, voici un exemple classique qui illustre le fait que non seulement l’adjectif change parfois de sens en étant antéposé, mais que ce nouveau sens est différent selon qu’il s’agit de qualifier un homme ou une femme… « Un homme honnête » et « une femme honnête » sont deux personnes d’une probité exemplaire. En revanche, « l’honnête homme » est cultivé, alors que « l’honnête femme » ne se livre pas à la débauche… À chacun ses compétences, son terrain de prédilection ou son cantonnement. Voilà du véritable sexisme…
F. LAGACÉ : Sérieusement, le mot prud’homme, ayant un dérivé comme prud’homal, a sans doute perdu de ce qu’on appelle la motivation linguistique. Par exemple, quand on dit d’une femme qu’elle fait preuve de bonhomie, personne ne croit qu’elle s’est travestie.
Bien d’accord… Le drame, c’est que le Conseil supérieur de la langue française est passé par là… Dans le noble souci de nous faciliter la vie, il a foutu une indescriptible black merda. Tout en voulant favoriser la féminisation de certains termes, il conseille ceci : prudhomme, prudhommie, prudhommal(e)… bonhomme, bonhommie… C’est logique, mais comme retour en force des hommes, ça se pose un peu là… En outre, c’est très finement vu de faciliter ainsi la distinction entre prud’homie (devenue prudhommie) et prudhommerie… […]
Larousse n’a pas encore suivi ce judicieux conseil. Le Robert maintient les entrées traditionnelles mais précise à chaque fois : « On écrirait mieux prudhomme, prudhommal, etc. » Votre argument, si juste, risque d’être invalidé si les conseilleurs de nos usages sont écoutés.
F. LAGACÉ : Les Français trouveront-ils étrange une conseillère prud’homme ?
Oui… ils préfèrent les conseillères prud’homales, dont la dernière syllabe est charmante.

À France-Langue, le 14 janvier 1998.
D. COUTURIER : Je verrais bien : la sentinelle.
Moi aussi… mais puisque encore une fois il est ici question d’harmoniser sexe et genre, je suppose que vous verriez également bien le sentinell, voire le sentinel pour désigner un homme occupant cette délicate position.

À F.L.L.F., du 29 novembre 1999 au 28 janvier 2000.
D. DIDIER : De même pour une auteure, une factrice, une juge.
Je crois que, dans l’intérêt des femmes et du français, il serait bon de faire le tri : « une factrice » ne pose aucun problème, ni linguistique ni idéologique… « Une juge » en pose à quelques misogynes mais est linguistiquement irréprochable et, à mon sens, souhaitable… En revanche, « une auteure » ne peut séduire que ceux et celles qui ne « sentent » pas leur propre langue ou qui sont prêts à la torturer pour qu’elle accepte leur dogme. Hormis les adjectifs substantivés et un ou deux termes rares, les substantifs en « eur » ne forment jamais de féminin en « eure »…
« La hauteure de cette auteure m’est une douceure »–Georgette P., la Réapparition. […]
Je ne nie pas les pesanteurs sociales, vous vous en doutez bien… mais j’observe que parfois les adversaires « machistes » et « féministes » s’entendent comme larrons en foire pour pervertir le débat… jusqu’à la caricature… jusqu’à l’oubli de l’essentiel. Pour les uns, oubli prémédité… pour les autres, étourderie (restons courtois). C’est délassant, mais je crois que ni le français ni les femmes n’ont à y gagner quoi que ce soit.
Tenez, je parie que c’est encore une des conséquences de l’idolâtrie linguistique… Tout le monde sait, par exemple, que le recours capétien à la loi salique découle directement du fait que le mot « reine » n’existe pas en français… Non ? Ah… dommage.
L. BENTZ : L’adjonction du -e est facultative pour les termes issus des comparatifs latins : une junior(e), une major(e), une sénior(e).
Misère, comme dirait un excellent botaniste. La majore majore la facture.
Franchement, « la major » est très bien. Pourquoi en rajouter des kilos ?
Et l’emprunt (bienvenu, très parlant…) : une major, les majors d’Hollywood ? Certes, il ne s’agit plus d’un individu, mais c’est bien la preuve que « major » supporte allégrement les deux genres… Le choix ici aussi, histoire d’introduire un peu de cohérence dans le néo-français ? Une majore, des majores ? Pas question ! On ne touche pas à ces choses sacrées… Le français de pépé et de mémé (en attendant « mémée »…), tant qu’on veut, mais le jargon mammonesque, total respect… Faut pas indisposer les managères avec la francisation du sabir…


II. Féminisation de la langue :
tirets et parenthèses

À France-Langue, le 15 mai 1998.
L. LE BORGNE : Le troisième type de règles porte sur les formulaires. Il se distingue des deux précédents par l’utilisation du trait d’union et par l’ajout de la marque du féminin non seulement aux noms de désignations, mais à tous les mots qui s’y rapportent. […] Formulaires : Un-e étudiant-e inscrit-e.
Bon… il ou elle est inscrit-e… mais supposons qu’il ou elle soit nouveau ou nouvelle… boursier ou boursière… que faire avec le(s) trait(s) d’union ? Nouve/au-lle ou boursi-er/ère ?…

À Typographie, le 17 mars 1999.
B. LOMBART : On peut trouver des thèses de doctorat aux États-Unis où l’on utilise « he/she » pour… Aristote !
Dieu himself a parfois droit à ce genre de double genre. Dualité et/ou Trinité, voilà du chouette, du surfin.


III. Féminisation de la langue :
« Première » ministre

À Langue-Fr., du 25 au 27 février 2000.
L. BENTZ : Au fait, comment féminisez-vous « Premier ministre » ? Première ministre. Vous écririez bien présidente du Conseil, non ?
Oui… mais je ne crois pas que « président(e) » soit un numéral… Si ? Non, je pense que vous plaisantez… Nous sommes ici dans le même cas de figure qu’avec : Mme Machin est le premier athlète à franchir 10 m à pieds joints. Mme Machin est la première athlète à franchir 10 m à pieds joints.
Le jusqu’au-boutisme irréfléchi est rarement payant. S’agissant de la féminisation des titres, il débouche sur une dépréciation du rôle des femmes. N’oublions pas que la langue française telle que nous la connaissons encore pourrait plaisamment être qualifiée de « féministe » : le genre marqué, c’est le féminin. « Privilège » considérable que d’aucuns sont en train de ruiner. La « cause » des femmes n’a rien à gagner à la démagogie débridée. Au contraire. Le Premier ministre (homme ou femme) est le premier de tous les ministres (hommes et femmes). En français, la première ministre pourrait éventuellement être la première des ministres de sexe féminin. Bref, c’est du machisme pur et simple.
Je n’ai rien contre « la juge » ou « madame la ministre » (vous le savez parfaitement), mais je ne suis pas près d’admettre « la Première ministre », qui est un affront aux femmes.
L. BENTZ : Je distingue toujours selon qu’on parle de la personne précise occupant la fonction, d’un texte général faisant référence à la fonction…
Moi aussi. Sauf que je n’applique pas mécaniquement cette utile distinction. Dans de nombreux cas, la morphologie et le sens même s’y opposent. Parfois, c’est l’intérêt même de ceux que l’on croit défendre qui peut en souffrir.
L. BENTZ : Lisez le compte rendu des tribunaux dans Libération le lundi matin. Vous y verrez employé « la présidente » lorsque la fonction de président de chambre est assumée par une femme.
Très bien. Rien à redire, mais le lien avec « premier » et « première » est assez ténu…
L. BENTZ : Lorsque vous me reprîtes naguère, dans F.L.L.F., sur « le premier auteur », vous eûtes raison (si si !). Mais dans ce cas d’espèce, il y a lieu de rappeler que les performances des athlètes sont classées distinctement pour les hommes et pour les femmes.
Oc, oc. Changeons de discipline.
Quelle est la formule la plus élogieuse : « Mme Machin est la première navigatrice à franchir le cap Horn à pieds joints » ? ou : « Mme Machin est le premier navigateur à franchir le cap Horn à pieds joints » ?
L. BENTZ : Mais on a dû écrire et dire « la Premier ministre » à propos de Mme Cresson.
Bon exemple. Le délire misogyne suscité par son bref passage à Matignon n’a en rien été freiné par une ineptie grammaticale. Le mal est plus profond, vous le savez aussi bien que moi. Il est à l’œuvre depuis si longtemps et partout, même dans des lieux où la grammaire française n’intéresse personne… Croire que l’on en viendra localement à bout en défigurant « officiellement » notre langue ne peut faire l’affaire que de nos ennemis communs… des deux sexes : ceux qui n’ont rien à foutre du sort réel des femmes réelles et ceux, les mêmes, qui ont tout intérêt à ce que la langue française perde sa vigoureuse clarté qui est sa seule chance de salut.
S. LAMEK : On pourrait objecter que les notes de la première de ma classe étaient meilleures que celles des garçons. Elle n’était pourtant pas « premier ».
On pourrait encore plus facilement objecter que vous employez « premier » en tant que substantif puis comme attribut, et non plus comme adjectif… procédé qui réduit à néant votre démonstration… Reprenez-la en employant « élève » (ou tout autre substantif qui vous semblera adapté) derrière « premier »…


Feuille, feuillet Folio.

Dans le vocabulaire du livre, ces deux termes ont des significations distinctes.


1.

Feuille désigne la feuille de papier qui passe sous les presses de l’imprimeur. Elle peut accueillir un nombre variable de pages — selon le format et l’imposition — qui est nécessairement un multiple de deux (recto, verso). Pliée, mise en cahier, assemblée, elle engendre des feuillets que le lecteur pourra feuilleter. Un feuillet n’aura jamais que deux pages, une sur son recto, l’autre sur son verso.


2.

Les bonnes feuilles sont celles du tirage définitif. Des bonnes feuilles étaient naguère envoyées à la critique. Par extension, l’expression a finit par désigner la publication dans la presse d’extraits d’un ouvrage à paraître. Synonyme : bonnes pages. Ne pas confondre avec les belles pages (pages impaires), voir : Belle page.


Figure

Abréviation : fig. (« figure », « figures »).
•• Le mot figure ne s’abrège que dans les notes, les annexes, etc. Dans le texte courant, il ne s’abrège que dans les références situées entre parenthèses.
Lefevre 1883.


Folio Feuille, feuillet.

Mot latin, ablatif de folium, « feuille ».
1. Feuillet des anciens livres numérotés par feuillet et non par page. On précise : « folio 3 recto, folio 8 verso ».
2. Sens moderne : numéro d’ordre de chaque page d’un livre. Feuillet d’un livre numéroté sur le recto et le verso.


Fonction Grade, Ministère, ministre, Titre honorifique, Titre religieux.

Publics ou privés, civils, militaires ou religieux, les emplois, les fonctions, les grades, les charges, les mandats électifs s’écrivent en minuscules.
Un pape, trois cardinaux, douze archevêques.
Un général, trois colonels, douze capitaines.
Un ministre, trois préfets.
Deux sénateurs, trois députés, six maires.
Un recteur, deux doyens.


Fonte Casse, Classification typographique, Police.

Assortiment complet d’un caractère.


Format Folio.

« Mon berceau s’adossait à la bibliothèque,
Babel sombre, où roman, science, fabliau,
Tout, la cendre latine et la poussière grecque,
Se mêlaient. J’étais haut comme un in-folio. »
Charles B
AUDELAIRE, « la Voix », les Épaves.

Format du papier

Formats des feuilles de papier exprimés en millimètres.


Formats ISO

A0 : Soit, miracle de la subtile précision normative, à peu près un mètre carré (0,999 949 m2).
B0 : Où l’on voit que la normalisation a modérément enrichi le vocabulaire papetier.
A7 : Et ainsi de suite…
A0 841 × 1 189     B0  1 000  ×  1 414
A1 594 × 841
B1 707 × 1000
A2 420 × 594
B2 500 × 707
A3 297 × 420
B3 353 × 500
A4 210 × 297
B4 250 × 353
A5   148,5  ×  210
B5 176 × 250
A6 105 × 148
B6 125 × 176
A7 74 × 105
B7 88 × 125


Formats classiques

Grand-monde
  1 200
 × 
900
  
Quadruple-coquille
 1 120
 × 
880
Grand-aigle
1 060
 × 
750

Double-coquille
880
 × 
560
Aigle
940
 × 
700

Coquille
560
 × 
440
Petit-aigle
940
 × 
600

Écu
520
 × 
400
Double-colombier
1 260
 × 
900

Quadruple-couronne
940
 * 
740
Grand-colombier
900
 × 
630

Double-couronne
740
 × 
470
Colombier
860
 × 
620

Couronne-édition
470
 × 
370
Petit-colombier
800
 × 
600

Petit-couronne
460
 × 
360
Double-soleil
1 200
 × 
800

Double-tellière
680
 × 
440
Grand-soleil
830
 × 
600

Tellière, Ministre
440
 × 
340
Soleil
800
 × 
580

Florette
440
 × 
340
Quadruple-raisin, Univers
1 300
 × 
1 000

Double-pot
620
 × 
400
Double-raisin
1 000
 × 
650

Pot, Écolier
400
 × 
310
Raisin
650
 × 
500

Double-cloche
580
 × 
390
Petit-raisin
640
 × 
490

Cloche
400
 × 
300
Double-cavalier
920
 × 
620

Cloche de Paris
390
 × 
290
Cavalier
620
 × 
460

Double-jésus
1 120
 × 
760
Quadruple-carré
1 120
 × 
900

Grand-jésus
760
 × 
560
Double-carré
900
 × 
560

Jésus ordinaire
720
 × 
550
Carré
560
 × 
450

Petit-jésus
680
 × 
520


Livres, brochures, etc. :

Attention ! Ici, format a deux acceptions très différentes.
1. Sens courant : dimensions d’un livre.
2. Le format indique le nombre de pages de composition contenues dans les formes (composition imposée) utilisées pour imprimer un ouvrage.
In-plano : une page par forme.
In-folio : deux pages par forme.
In-quarto : quatre pages par forme.
In-six : six pages par forme, etc.
C’est simple. À condition de ne pas oublier qu’une feuille a deux faces.
Exemple. — In-quarto : quatre pages de composition par forme, huit pages imprimées sur la feuille (recto et verso).

Beaucoup d’auteurs et de bibliophiles considèrent que les formats et leurs désignations traditionnelles sont déterminés par le pliage des feuilles. On peut l’admettre dans la plupart des cas.
Une feuille non pliée (1 feuillet, 2 pages) et un livre formé de telles feuilles sont légitimement dits in-plano. Une feuille pliée en deux (2 feuillets, 4 pages) et un livre formé de tels cahiers sont légitimement dits in-folio.
Il est cependant abusif d’établir une relation entre le nombre de plis et le nombre de feuillets : une feuille pliée trois fois n’est pas nécessairement un cahier in-octavo (8 feuillets, 16 pages) ; il peut s’agir d’un in-six (6 feuillets, 12 pages) ; pliée quatre fois, ce sera un in-seize (16 feuillets, 32 pages) ou un in-douze (12 feuillets, 24 pages).
Larousse 1933, Vaillant 1890.
Gouriou 1990, Impr. nat. 1990, Robert 1993.

Remarque. — In-plano, in-folio, in-quarto, in-douze, etc. sont des noms masculins invariables et des adjectifs invariables. Sans exception. C’est simple, sans doute trop. Sur ce point, Le Beau-Bensa & Rey-Debove 1991 et Robert 1993 suivent les recommandations « simplificatrices » du Conseil supérieur de la langue française et admettent la marque du pluriel pour les substantifs {in-folios, in-quartos, in-octavos}. Bon, et avec in-douze, in-seize et les autres, qu’est-ce qu’on fait ? On considère que ce sont des exceptions ?


 Abréviation   Feuillets   Pages 
in-plano  1  2
in-folio in-fº  2  4
in-quarto in-4º  4  8
in-six in-6   6 12
in-octavo in-8º  8 16
in-douze in-12 12 24
in-seize in-16 16 32
in-dix-huit in-18 18 36
in-vingt-quatre in-24 24 48
in-trente-deux in-32 32 64

In-plano ne s’abrège jamais. Le « o » supérieur n’intervient que dans l’abréviation des autres formes latines, où il est obligatoire (in-fo, in-4o, in-8o, mais : in-6, in-12, etc.).
Lecerf 1956.
Typogr. romand 1993 [in-4, in-8].

Évoquer un volume « jésus » ou un volume « in-quarto » n’a guère de sens. L’indication doit être double.
Pour obtenir le format (au sens 1 : dimensions) d’un livre, le format (au sens 2 : nombre de pages par forme) ne suffit pas. Il faut en outre connaître le format des feuilles.



Coquille
Carré
Raisin
Grand-jésus
Grand-colombier
in-plano
440 × 560
450 × 560
500 × 650
560 × 760
630 × 900
in-fº
280 × 440
280 × 450
325 × 500
380 × 560
450 × 630
in-4º
220 × 280
225 × 280
250 × 325
280 × 380
315 × 450
in-6
186 × 220
186 × 225
216 × 250
253 × 280
300 × 315
in-8º
140 × 220
140 × 225
162 × 250
190 × 280
225 × 315
in-12
110 × 186
112 × 186
125 × 216
140 × 253
157 × 300
in-16
110 × 140
112 × 140
125 × 162
140 × 190
157 × 225
in-18
 93 × 146
 93 × 150
108 × 166
126 × 186
150 × 210
in-24
 93 × 110
 93 × 112
108 × 125
126 × 140
150 × 157

Ces dimensions (en millimètres) sont celles des cahiers non rognés.
Les in-six, in-douze, in-dix-huit, in-vingt-quatre deviennent rares. Pour les formats normalisés, si l’on s’en tient aux in-folio, in-quarto, in-octavo, in-seize et in-trente-deux, les dimensions des cahiers sont faciles à déterminer : une feuille ISO A0 donne deux feuillets A1, quatre feuillets A2, huit feuillets A3, etc. Ensuite, le massicot ruine et fait oublier cette admirable ordonnance.


Fraction Barre oblique, Chiffres, Échelle, Pourcentage.

Dans les textes et les ouvrages scientifiques, techniques, etc., les fractions se composent toujours en chiffres (généralement « anglais »).
Sur deux lignes, numérateur et dénominateur séparés par un filet horizontal maigre :

Ou, si l’on ne peut faire autrement, sur une ligne, comme dans les textes courants, numérateur et dénominateur séparés par une barre oblique : a/b, 3/4, 35/100, 1/500, 375/10.
Typographie soignée des textes scientifiques : numérateur en chiffres supérieurs, dénominateur en chiffres inférieurs, augmentation du corps de la barre oblique : 3/4, 5/12.
•• Dans les autres textes, les fractions simples s’écrivent et se composent en lettres : un tiers des présents, les trois quarts du gâteau, les quatre cinquièmes de la population active, les sept huitièmes du pont Neuf.
••• Jamais de trait d’union entre le numérateur (n/d) et le dénominateur (n/d) d’une fraction exprimée en lettres. Le dénominateur peut en revanche inclure un trait d’union. Il faut donc se garder de confondre fraction et dénominateur : les cinq centièmes (5/100 5 %), un cinq-centième (1/500 0,2 %).
Si la « fraction » est un substantif, le trait d’union s’impose : cette attaque du jeune trois-quarts mérite une belle part de quatre-quarts.
•• Au-delà d’une « certaine » complexité, le recours aux chiffres et à la barre oblique n’a rien de condamnable : les 55/125 du prix de vente.
Dans les énumérations, les comparaisons, les notes et les références, les chiffres sont recommandables même pour les fractions simples : 1/2 moins 4/5, plus 1/3, ça fait combien ? — Je ne sais pas… 1/30 ?
¶ La barre oblique est collée (sans espace) aux chiffres qu’elle sépare.
••• Attention ! La barre oblique exprime la fraction ; toute autre indication est non seulement superflue mais fautive : [42/1 000ème, 23/100e], voir : Échelle.
Girodet 1988, Impr. nat. 1990.


Franc Euro.

L’adoption de l’euro confère à l’ensemble de cet article un cachet historique prématuré.
••• Comme toute monnaie digne de ce nom, le franc ne prend jamais de majuscule initiale, sauf quand il est réduit au triste état de symbole : F (sans point abréviatif).
••• Précédé d’un nombre exprimé en toutes lettres, il s’écrit toujours au long : cinquante francs.
Précédé d’un nombre exprimé en chiffres, il s’écrit :
•• soit au long : 50 francs ;
soit sous forme de symbole, dans les notes, les références, les tableaux et les travaux qui contiennent de nombreuses indications de même nature : 50 F, 50 FRF.

Remarque. — Les comptables, les banquiers et autres spécialistes du franc, sinon du français, ont une nette inclination pour l’inversion monstrueuse : {F 50}.
Cet usage, s’il est conforme à la tradition anglo-saxonne [£8.25, $50.75], manifeste une étrange méconnaissance des nombres et singulièrement du petit rien qui différencie les ordinaux et les cardinaux. Les militaires sont plus érudits qui savent que 50 est ordinal dans « km 50 » (le cinquantième kilomètre) et cardinal dans « 50 km » (cinquante kilomètres) : « Kilomètre 94 ! cria un second courrier. » – André MALRAUX, l’Espoir.
Berthelot 1992, Code typ. 1993, Gouriou 1990, Typogr. romand 1993.


Symbole

(Rappel : les symboles n’ont pas de point abréviatif et ne prennent jamais la marque du pluriel.)
•• En français, dès lors qu’aucune confusion n’est à craindre, le symbole du franc est F, que le franc soit français, belge, suisse, luxembourgeois, etc.
Les graphies [F., f, f., Fr, Fr., fr, fr.] sont toutes fautives.
Typogr. romand 1993 [fr., Fr.].

Pour préciser l’origine du franc, deux solutions :
•• Renoncer au symbole français : cinq francs suisses, 5 francs français. Les graphies [cinq F suisses, 5 F suisses] sont grotesques.
Adopter les codes normalisés (ISO, Afnor) : 5 CHF, 50 FRF, 500 BEF.
Les graphies [FS, SFR] pour le franc suisse, [FF] pour le franc français, [BF, BFR] pour le franc belge, [LFR, FLUX] pour le franc luxembourgeois, sont aujourd’hui déconseillées, voire fautives dans les documents bancaires ou commerciaux.
Hors des tableaux, on se gardera d’employer les symboles MF (million de francs) et kF (millier de francs).


Fronton Bandeau.

Illustration placée en tête des divisions principales d’un ouvrage.