« Pour le typographe, le plaisir qu’il y a à voir
et à utiliser de nouveaux caractères bien dessinés
est égal à celui qu’éprouve le chef d’orchestre ou
le compositeur en présence de nouveaux instruments. »
Karen CHENG, Design Typographique, Paris, 2006.
Il s’agissait de typographier un livret de 68 pages, faisant lui-même partie d’un dispositif complexe : une enveloppe dans laquelle on trouvait une autre enveloppe avec dedans, entourés d’un ruban noir : un « papier magique » allant de huit à neuf, une mystérieuse carte sans routes en trois volets, allant de Bonn (Allemagne) à Anhée (Belgique) le tout imaginé et réalisé par la graphiste Wendy Prower, qu’elle en soit bénie à jamais ! et enfin ce petit livre composé de courts textes autour de la notion de carte, de cartographie, de cartographes, de géographes, de voyageurs, enfin bref, autour d’un imaginaire de territoires labyrinthiques, rêvés et vagabonds.
La carte en trois volets A5 de Wendy Prower
allant de Bonn à Anhée. Composition en Gotham,
Éric Angelini m’avait donné toute liberté d’inventer ce que je voulais pour mettre en pages son livre de vœux, hormis bien entendu le choix des textes et des illustrations, le format (du A5) et une sorte de « chemin de fer » (l’équivalent pour le maquettiste de la table des matières d’un ouvrage) auquel je ne devais pas déroger.
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Dos du livret.
Œuvre de Michaël BORREMANS : Trickland, 2002, Texte d’Héraclite. |
Couverture du livret.
Œuvre de Mel BOCHNER : If/And/Either/Both (Or), 1998. |
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Décembre 2008.
Format A5, composition en Scala corps 9, 10,7 et 12, Fedra corps 9 et NewAthena corps 11. Cliquer ici pour télécharger le PDF du livret. |
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Les traits de construction du tracé régulateur
selon Honnecourt (en vert) déterminent le bloc d’empagement (en bleu). Ici, le principe est subverti, pour respecter l’harmonie de cette page un peu vide. |
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Deux exemples de composition
en ScalaSans (corps 10,7) et ScalaSerif (corps 9). Interlignage: 12,5. |
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Composition en ScalaSans
et, juste en-dessous, en Fedra. |
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Composition en NewAthena,
ScalaSans et ScalaSerif. |
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Les dialogues entre pages, lorsque celles de gauche étaient également imprimées :
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Les pages 54 et 55 :
textes de Jules VERNE & Laurence STERNE, en répons… |
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Le colophon si délicat, où les césures sur les noms propres m’étaient naturellement interdites ce qui générait des lignes trop blanches, « lavées », qu’il a fallu travailler une à une et m’a même amené à demander à l’auteur, Éric Angelini, de récrire légèrement son texte pour éviter un « trou » dans une ligne… ce qu'il a naturellement accepté :
Le colophon de la page 61.
Les lettrines de certaines pages, parfois inhabituelles et cavalières :
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À gauche : une lettrine « normale ».
À droite et en réduction : quatre exemples de lettrines qu’il a fallu » arranger » en fonction du texte. |
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Le réglage de certaines petites capitales, lorsque leur emploi pouvait paraître drôlatique et démesuré :
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Les noms de lieu,
en petites capitales, page 49… |
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Et jusqu’à une esperluette, que j’ai redessinée au vol pour la rendre plus fluide et plus naturelle :
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À gauche, l’esperluette
de la police ScalaSerif. À droite, « ma » version de cette esperluette. |
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En une semaine, quinze jours au plus, j’ai pu livrer le travail à son auteur.